Ferdinand FARNIER (1849-1924) est formé au métier par un de ses oncles, Gustave FARNIER, professionnellement connu sous FARNIER-BULTEAU, fondeur à
MONT-DEVANT-SASSEY
dans la Meuse. Il travaille quelque temps chez le célèbre fondeur
HILDEBRAND
de PARIS, puis, après son association avec Honoré PERRIN, en 1867, il reprend à son compte la fonderie de Robécourt le 6 août 1873. En 1874, il fait venir son frère Arthur et lui apprend le métier. Il gére seul l'entreprise jusqu’en 1877, puis en association avec Arthur (1852-1909) jusqu’en 1894 sous la dénomination
FARNIER FRÈRES
(Courrier).
En 1893-94, les deux frères se séparent,
Arthur
crée la
Fonderie St Bernard
à Dijon, rue de Jouvence. Ferdinand poursuit comme seul propriétaire jusqu’à la première guerre mondiale. Durant cette période, il agrandit la fonderie, la dotte d’un second four et l’équipe d’un pont-roulant en bois et d’ateliers annexes (forge, étuve, menuiserie)…. Durant son activité, il rachète également diverses fonderies, entre autre celle de Vrécourt appartenant à Prosper ROSIER-MARTIN en 1876, ce qui l’amène à
changer plusieurs fois d’enseignes : « Grande fonderie de cloches de l’Est », « Ancienne Maison Perrin-Martin », « Maison Farnier », « À l’accord parfait », « Farnier Frères » (1877-1894), pour devenir la « Fonderie Jeanne d’Arc » suite à la fermeture de la fonderie de son oncle FARNIER-BULTEAU.
(Généalogie par J. Berthelé 1903) (Généalogie des Fondeurs FARNIER)
La première coulée de Ferdinand FARNIER a lieu le 4 février 1874, donnant le jour à cinq cloches.
L'une pour l'église protestante de Belverne, en Haute-Saône, un Fa de 625 kg de 1.048 mm de diamètre ; la seconde, un Fa# de 585 kg de 1.021 de Ø est destinée pour la commune de Fesches-le-Châtel.
Les trois dernières sont une commande pour la ville de Houdemont, en Meurthe-et-Moselle : Fa# de 567,5 kg Ø 1.005 mm ; Sol# de 395 kg et 893 mm de Ø ; et La# de 292 kg et de 804 mm de Ø.
Le 20 juillet 1914, a lieu la dernière coulée Ferdinand FARNIER, entre autre pour l'hôpital Maringer de Nancy. Les autres commandes, pour la cathédrale d'Oran et pour une mission du Siam, ne peuvent être exécutées pour cause de guerre.
Aprés 50 années d'activité professionnelle, âgé de 75 ans et devenu aveugle quelques années plus tôt, le 15 juillet 1924 Ferdinand s'éteint.
De 1873 à 1914, 872.952 kg de bronze sortiront des fours de Robécourt, soit 2.503 cloches. Une partie d’entre elles seront exportées en Amérique, au Canada, en Afrique du Nord, en Asie (Siam, Tonkin, Chine, Japon), ainsi qu’en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande)…, mais la plupart d’entre elles resteront en France, principalement dans l'Est et le Nord.
Les plus grandes œuvres de Ferdinand FARNIER se trouvent à Belfort : 4.425 kg (1903), Saint-Dié : 3.680 kg (1902), Fort de France : 3.230 kg (1894), Mattaincourt : 3.151 kg (1882).
• Quelques Inventions, Innovations et Diversifications de Ferdinand FARNIER
Bien que la fabrication des cloches n’ait guère été modifiée durant des siècles, Ferdinand Farnier apporta quelques améliorations intéressantes.
Grâce à ses
nouvelles montures
de type « Simplex » et « Progrès » (moutons en métal modèle déposé en 1908), Ferdinand apporte une petite révolution dans son activité. Le premier système pour les cloches de moins de 150 kg, et le second pour les plus lourdes, permet de les installer dans des beffrois plus étroits. De plus, l’ébranlement des clochers est moindre, rendant également plus aisé la sonnerie. Un autre avantage de ces systèmes, la durée de vie des moutons métalliques est nettement plus grande, surtout dans les pays tropicaux où les bois européens vieillissent mal.
Publicité & montures : "Simplex" jusqu'à 150 kg, et "Progrès" au delà, sur une cloche de 1912 à Thio en Nouvelle-Calédonie
Lors de son activité, Ferdinand Farnier commercialisa également des horloges en bronze ou avec sonnerie, pour les églises, mairies, écoles, usines…. Si les montages et réparations étaient réalisés par la société, par contre leurs fabrications étaient sous-traitées.
Une des Horloges "Ferdinand FARNIER"
Différentes publicités & publications de Ferdinand FARNIER (avec ou sans son frère)