"Mi-parti : au 1er de gueules à deux saumons d'argent cantonnés de quatre croix recroisetées au pied fiché du même, au 2nd de gueules à la fleur de lis d'argent florencée de deux palmes de sinople."
Serions-nous dans un paradis fiscal ? Effectivement, c’est la première commune française à avoir supprimé les
impôts locaux,
en 1985 ! Malgré un nom qui rappelle une mythologie plus que millénaire : « église du village de Jupiter », ou, en François de l’époque, Ecclesia Jovis villæ, cette appellation n’apparait, historiquement, qu’en 1177. Peut-être est-ce dû à un vestige des traces de l’ancienne voie romaine ? Les plus jeunes connaissent cette commune sous Jovilla en 1221, ou, en 1230, Jovisvilla, voire Jeuville en 1262, et plus tard comme Jueville en 1420. En 1719, elle est renommée Juville ou Jeuville, modifié en Juweiler puis Jungweiler lors des périodes 1915-18 et 1940-44. Vous avez reconnu Juville, la Moselle en Lorraine, dans la région Grand-Est.
Situation.
Grâce aux archives du « Clergé Régulier » de l’Abbaye de St-Vincent, nous avons connaissance de l’existence d’une église à Juville, dès 1645. Nous y découvrons un acte concernant le paiement d’une pension :
« Abandon à vie,
au prix annuel de 10 écus blancs, à Morice Poinsignon, curé à Juville, des deux tiers des dîmes en vin de Liocourt ». À l’époque, point de chèque, un règlement en liquide s’imposait-il ? De même, l'abbé de Saint-Vincent procède à une ordonnance
« contre les Jureurs, blasphémateurs, joueurs et ivrognes »
de la commune. Jupiter est bien présent ! Entre 1701 et 1748, une
« Signification
faite, par l’abbaye de Saint-Vincent, à Maurice Poinsignon, amodiateur de la seigneurie, de faire réparer l’église de Juville » ….
Dans le clocher de l’église Saint-Maurice de Juville, trois campanes veillent sur les 125 Juvillois. Deux d’entre elles sont coulées pour « CE CENTENAIRE DE VOS APPARITIONS 1958 BENISSEZ LES FAMILLES DE JUVILLE » ; treize noms suivent. Elles remplacent « LES DEUX CLOCHES ENLEVÉ PAR L'OCCUPANT PENDANT L'EXPULSION DES HABITANTS DE JUVILLE À RAZÈS ET ST. PARDOUX-Hte VIENNE 1940-1945 » peut-on également lire sur la robe de sa jumelle. Pour mémoire, dans cette région, la réquisition des Dames de Bronze était presque systématique durant les derniers conflits mondiaux.
La troisième est une œuvre du saintier de Robécourt, Georges FARNIER. Nous découvrons dans les archives de la Fonderie Jeanne d’Arc, qu’en 1925, trois nouvelles cloches lui sont commandées. La rescapée nous informe : « NOUS REMPLAÇONS LES ANCIENNES CLOCHES DE 1858 » et qu'il s'agit d'un « DON DE LA COMMUNE DE JUVILLE ». Elle se prénomme Saint-Maurice.
Une question s’impose : Quel est le motif de ce 1er changement ? Étaient-elles fragilisées par le temps et les intempéries ? Plus accordées ? Nécessitaient-elles une portée plus importante ?
Fondeur Année Nom des cloches Poids Diamètre Note • Georges FARNIER 1925 NC 495 kg 966 mm Sol3 • Georges FARNIER 1925 NC 356 kg 859 mm La3 • Georges FARNIER 1925 Saint-Maurice 242 kg 767 mm Si3 • Jean BOLLÉE 1958 Sainte-Bernadette NC NC NC • Jean BOLLÉE 1958 Notre Dame de Lourdes NC NC NC
Les cloches de l'Église de Juville
Saint Maurice de 1925 par Georges FARNIER
Signature de Maurice de Georges FARNIER en 1925
Un sincère remerciement à Nicolas RUEFF, le secrétaire de la Fabrique de Juville, pour ces informations et images. Dès le printemps 2023 revenu, il a affronté les éléments pour réaliser ces clichés.
En allant à Robécourt, à 122 km, passez par Nancy.