JOSEPH BERTHELE – MÉLANGES D’ÉPIGRAPHIES
ARCHIVES CAMPANAIRES BELGES ET RHÉNANES
Notes sur divers fondeurs de cloches ambulants du Bassigny, ayant travaillé à Bruges, à Tournai, à Mons, à Liège, à Malmédy, à Aix-la-Chapelle, etc.
Les notes qui suivent sont en quelque sorte la continuation, pour la première moitié, et même dans certains cas pour le troisième quart du XIXè siècle, des articles consacrés par MM. de Marsy, de Wernicke et Schaudel, aux fondeurs de cloches du Bassigny ayant voyage et fondu sur place en Hollande et en Allemagne.
Les informations que nous apportons ont été puisées presque toutes dans des documents provenant d’anciens fondeurs ambulants. Deux fonds d’archives campanaires ont été particulièrement mis à contribution :
- Les papiers des anciens Drouot, qui nous ont été très obligeamment communiqués en 1808 par leur descendant M. Paul Drouot, ancien fondeur de cloches à Douai et à Tournai, aujourd’hui retiré à Clefmont (Haute-Marne).
- Les papiers des anciens Gaulard, d’Audeloncourt (Haute-Marne), que nous avons pu acquérir en 1900 et qui voisinent aujourd’hui, dans notre collection campanaire, avec divers stocks de documents analogues, relatifs à d’autres fondeurs ayant exclusivement travaillé pour la France.
Aux analyses des pièces conservées dans ces deux fonds, nous avons ajouté :
- Quelques détails empruntés aux papiers de famille de feu Abel Richebourg-Petitfourt, ancien fondeur de cloches à Arbot (Haute-Marne).
- Plusieurs indications recueillies auprès des vieillards du Bassigny, que nous avons eu l’occasion d’interroger, afin de recueillir quelques observations ou notes complémentaires, dont l’annexion nous a paru justifiée par la nature de notre sujet.
Nous avons divisé le tout en deux parties: d’abord les fondeurs, qu’il importait de présenter préalablement dans de courtes biographies ; ensuite leurs cloches, groupées par localités. Ni l’une ni l’autre de ces deux parties n’étant susceptible d’une distribution méthodique satisfaisante, nous avons suivi, pour les fondeurs aussi bien que pour les localités, l’ordre purement alphabétique, qui est en somme le plus pratique pour les recherches. Dans ces « articles » juxtaposés alphabétiquement, nous avons, le cas échéant, adopté des subdivisions chronologiques ou topographiques.
Est-il besoin d’ajouter qu’un catalogue de cette façon n’a pas, et ne peut pas avoir, la prétention d’être une histoire, même incomplète, des fondeurs du Bassigny ayant fondu sur place en Belgique, en Luxembourg et en Allemagne, au XIXè siècle ? Nous publions tout simplement les divers renseignements qu’il nous a été donné de recueillir, convaincu qu’ils ne seront pas sans utilité, malgré leur date relativement récente, aussi bien pour l’histoire générale de l’industrie campanaire, que pour la petite histoire particulière des diverses localités mentionnées. Nous apportons quelques matériaux à la grande enquête, qui se poursuit un peu partout en ce moment, sur les cloches et les anciens fondeurs de cloches. Notre ambition se borne à compléter par l’analyse d’un certain nombre de documents consultés en France, les sources historiques variées existant sur place en Belgique, en Luxembourg et dans une partie de l’Allemagne.
Montpellier, le 30 juin 1905.
I — LES FONDEURS
Les fondeurs du Bassigny, spécialement des cantons de Bourmont et de Clefmont (arrondissement de Chaumont, Haute-Marne), qui sont venus couler des cloches, sur place ou dans des ateliers momentanés d’une durée plus ou moins longue, en Belgique, en Luxembourg et en Allemagne, pendant les trois premiers quarts du XIXè siècle, forment, à notre connaissance actuelle, un chiffre total de près de quarante.
Ceux dont nous allons nous occuper aujourd’hui, sont, par ordre alphabétique :
- Bastien, de Damblain
- Le Baudouin, de Champigneulles, surnommé le Roi de Prusse;
- Boitel, d’Illoud
- Breton, de Germainvilliers
- Les frères Causard, de Maisoncelles
- Pierre Courteaux, d’Urville
- Les Drouot, père, fils, petits-fils, etc., de Romain-sur-Meuse, d’Hâcourt et de Maisoncelles.
- L’autre Drouot, de Huilliécourt
- Les Dubois, père et fils, de Maisoncelles
- Habert, d’Illoud
- Hémery, de Saint-Thiébault
- Les frères Lainville, de Huilliécourt
- Maitrot, de Thol-lès-Millières
- J. Michel, de Romain-sur-Meuse
- Les frères Perrin, de Maisoncelles
- Les frères Petitfourt, de Breuvannes et d’Arbot
- Regnaud, de Levécourt, et Renaud, de Doncourt.
Nous donnerons pour chacun d’eux, sous forme de notices biographiques sommaires, la substance des informations, de sources diverses, que nous avons pu réunir.
James, ou plus exactement « Jules-Nicolas-James », né à Damblain (Vosges), le 25 germinal an X (15 avril 1802). Non fils de fondeur de cloches, beau-frère du fondeur de cloches Habert.
Aurait travaillé, comme fondeur de cloches ambulant, d'après certains témoignages recueillis en Bassigny, seulement quelques années ; d'après d'autres indications, depuis 1820 ou environ jusqu'aux alentours de 1840 ; voyageait en Belgique et en Luxembourg, spécialement dans le Hainaut.
Mort à Damblain, le 7 novembre 1881, « âgé de 79 ans, rentier » et célibataire.
Jean-Baptiste, fils, frère, oncle, etc., de fondeurs de cloches ; époux de Françoise Barrard ; domicilié à Champigneulles (Haute-Marne). Décédé subitement à la gare de Culmont-Chalindrey (Haute-Marne), « en la salle d'attente de la compagnie », le 20 décembre 1801, âgé de 60 ans.
Avait été surnommé le Roi de Prusse à cause de ses voyages dans ce pays, en qualité de compagnon-fondeur. Travaillait en Westphalie, particulièrement à Paderborn, pour le compte de Jean-Baptiste Dubois, de Maisoncelles ; aurait remplacé François Breton, comme ouvrier dudit Dubois ; par suite aurait fondu en Allemagne, pendant 18 ans environ.
Antérieurement, aurait voyagé pendant une vingtaine d'années avec son frère François Baudouin, qui venait régulièrement en Provence et qui finalement se fixa à Marseille.
NdTchorski : ne nous est pas connu en Belgique.
Pierre, né à Illoud (Haute-Marne), le 4 novembre 1765. Fils de Claude Boitel et d'Élisabeth Chevresson ; époux de Jeanne Michelin ; par suite de ce mariage, beau-frère du fondeur de cloches Joseph Dubois, dit Dubois-Michelin, de Maisoncelles, et oncle du fondeur de cloches Jean-Baptiste Dubois, dit Dubois-Dufour, également de Maisoncelles.
Domicilié à Illoud ; voyagea comme fondeur de cloches en Allemagne, avant, pendant et après la Révolution ; inscrit sur la liste des émigrés, par arrêté du 30 prairial an II ; est encore dit fondeur de cloches à l’âge de 70 ans, en 1836.
A peut-être été le maître de son beau-frère Dubois-Michelin et de son neveu Dubois-Dufour : celui-ci en tout cas reprit sa suite d'affaires en Allemagne.
Mort à Illoud, le 24 mars 1851, âgé de 85 ans, propriétaire.
François, né à Champigneulles (Haute-Marne), le 31 août 1785 ; fils de François Breton, cultivateur, et de Marie-Thérèse Petelot ; domicilié d'abord à Champigneulles. Marié, le 22 novembre 1808, à Germainvilliers (Haute- Marne), avec Marguerite Donguy ; domicilié ensuite à Germainvilliers ;
Est dit fondeur de cloches, en 1808 et en 1831, dans l’état-civil de Germainvilliers ; en 1809, dans L’état civil de Champigneulles, et en 1842 dans l’état civil de Duren (Allemagne, province du Rliin) ;
Mort le 2 janvier 1842, au dit Duren, où il se trouvait avec ses « amis » [et patrons] les fondeurs de cloches Joseph et Jean-Baptiste Dubois, de Maisoncelles.
NdTchorski : ne nous est pas connu en Belgique.
Jean-Baptiste, né à Maisoncelles (Haute-Marne), le 21 fructidor an X (9 août 1802) ; non fils de fondeur de cloches ; vraisemblablement neveu du fondeur de cloches Joseph Perrin ; frère aîné du fondeur de cloches Charles Causard, qui suit. Élève de Joseph Perrin ; d'abord, mais pendant peu de temps, fondeur exclusivement ambulant ; ensuite, et jusqu'à sa mort, collaborateur de son frère Charles à la fonderie fixe de Tellin (Luxembourg belge).
Célibataire ; oncle des fondeurs de cloches Hippolyte, Firmin et Adrien Causard, de Tellin. Mort à Tellin, le 11 août 1857.
Charles, né à Maisoncelles, le (illisible) fructidor an XII, (19 août 1804) ; frère cadet du fondeur de cloches Jean-Baptiste Causard, qui précède ; comme lui, élève de Joseph Perrin ; crée à Tellin, vers 1833. une fonderie de cloches, qui est aujourd'hui dirigée par M. G. Slégers-Causard.
Marié à Tellin, le 3 mars 1834, avec Lucienne Slégers ; père des fondeurs de cloches Hippolyte, Firmin et Adrien Causard.
Mort à Tellin, le 10 avril 1873.
Les fils de Charles Causard :
Hippolyte, l’ainé des trois frères, né à Tellin, le 20 janvier 1836 ; marié le 17 juin 1863, avec Thérèse-Joséphine Dinsart, de Tellin ; travailla d'abord à Tellin, avec son père et ses frères ; puis, en 1865, reprit la fonderie du baron de Rosée [et de Joseph Michel] à Moulins, près Dinant ; en 1887, transporta cette fonderie de Moulins à Anhée (également province de Namur), où elle a fonctionné jusqu'en 1893 ; à cette date, devenu malade, il quitta le métier et se retira chez son frère Adrien à Tellin, où il mourut le 3 avril 1894.
Firmin, second fils de Charles Causard ; né à Tellin, le 22 avril 1839 ; marié à Tellin, le 9 septembre 1861 ; travailla d'abord à Tellin avec son père et ses frères ; de 1871 à 1873, établi à Colmar (Alsace), en société avec Honoré Perrin-Martin ; après la mort de Perrin-Martin, dirige seul la fonderie de Colmar, en société avec son frère Adrien de Tellin, d'où les rubriques: 1° Fonderies de cloches, carillons bourdons, de Firmin et Adrien Causard à Tellin (Saint-Hubert) et à Colmar (Alsace) ; 2° Fonderies de cloches et carillons de F. et A. Causard à Tellin (Belgique) et à Colmar (Alsace) ; entre temps, en 1892, prend la succession de Jean-Louis Edel, de Strasbourg, et fond parallèlement à Colmar et à Strasbourg.
Firmin Causard est mort à Colmar, le 3 octobre 1897 ; il n'a pas eu de fils fondeur de cloches.
La fonderie de cloches de Colmar appartient aujourd'hui à sa fille Sidonie Causard, épouse Dury ; la succursale de Strasbourg n'existe plus.
Adrien, le plus jeune des trois frères, né à Tellin le 13 mars 1841, resté célibataire, travailla d'abord à Tellin avec son père et ses frères ; dirigea ensuite quelque temps, vers 1865, la fonderie de cloches que Charles Causard avait établie à Diekirch (grand-duché de Luxembourg) ; après la mort de son père, reste seul à la tête des ateliers de Tellin ; de 1873 à 1897, associé de son frère Firmin, de Colmar ; de 1897 à 1900, dirige seul les trois établissements de Tellin, de Colmar et de Strasbourg ; mort à Tellin le 23 février 1900 ; a pour successeur à Tellin, depuis le 18 mai 1001, M. Slégers-Causard.
Pierre, né à Auzainvilliers (Vosges), le 11 juillet 1782 ; fils de « Charles Courteau, laboureur, de cette paroisse, et de Marie Boulanger, son épouse » ; marié à Urville (Vosges), le 20 avril 1813, avec Marie-Thérèse Antoine, fille du fondeur de cloches Nicolas Antoine et d'Anne Roger, du dit lieu d'Urville. Père et maître du fondeur de cloches Nicolas Courteaux, de Lunéville (Meurthe-et-Moselle).
A voyagé comme fondeur de cloches dans les Ardennes, l'Aisne, la Belgique ; a travaillé en société avec Antoine Antoine et Joseph Drouot, et ensuite avec son fils Nicolas. Mort à Urville, le 30 mai 1857, âgé de 75 ans, rentier.
Les Drouot, fondeurs de cloches, qui ont travaillé — plus ou moins, et avec plus ou moins de talent — durant le cours du XIXe siècle, pour les départements du Nord de la France et pour la Belgique, sont exactement au nombre de dix, dont neuf se rattachant en lignes directes à Clément Drouot, de Romain-sur-Meuse.
Ce Clément Drouot, qui mourut en 1820, eut trois fils fondeurs de cloches : d'une part, Jean-Baptiste et Martin, qui tous deux se marièrent et se fixèrent à Hâcourt ; d'autre part, Joseph, qui se maria et se fixa à Maisoncelles.
Martin mourut en 1831, laissant un fils Vital. Jean-Baptiste mourut en 1845, laissant également un fils, Charles. Charles et Vital doivent être mentionnés ici, mais leur œuvre a été mince et ce n'est pas à eux que le nom des Drouot doit sa notoriété si honorable.
Joseph Drouot, mort en 1861, eut deux fils fondeurs de cloches: Charles-Clément et Paul. Charles-Clément resta fidèle au village paternel et y créa, pour son fils Charles, une fonderie, qui ne dura que peu de temps et dont le matériel fut transporté finalement en Belgique. Paul, le fondeur le plus marquant de la famille, émigra vers le Nord et créa successivement, à Douai et à Tournai, deux fonderies importantes, qu'il dirigea seul d'abord, ensuite avec le concours de son neveu Charles.
Le dit Charles, représentant de la quatrième et dernière génération des Drouot, est mort on 1901, après avoir dirigé une dizaine d'années la fonderie de Douai. Cet établissement n'est plus actuellement entre les mains des Drouot, non plus que la fonderie de Tournai, à la tête de laquelle Paul Drouot est resté jusqu'en 1895.
Parallèlement au Clément Drouot de Romain-sur-Meuse, existait à Huilliécourt un autre Clément Drouot, apparenté au premier et dont la descendance tient également une large place parmi les fondeurs de cloches ambulants qui ont travaille en Belgique et en Allemagne.
Ce second Clément Drouot, qui mourut en 1821, fut père de quatre filles, lesquelles épousèrent chacune un fondeur de cloches. Ces quatre mariages rattachent aux Drouot :
1- Joseph Perrin, de Maisoncelles ; 2- Étienne-Louis-François Regnaud, de Levécourt ; 3- et 4- les frères Lainville, de Huilliécourt. — Joseph Perrin fut lui-même l'origine de tout un autre groupe de fondeurs de cloches.
Ce dernier groupe comprend : 1- Honoré Perrin-Martin, fils de Joseph Perrin ; 2- Charles Perrin, son frère ; 3- Honoré Perrin-Robinet, fils du dit Charles Perrin ; 4- Charles Maitrot, petit-fils du dit Charles Perrin ; 5- Hémery, gendre du susdit Joseph Perrin, sans compter Pol Perrin, fils de Perrin-Robinet, sans compter non plus les Causard, élèves de Joseph Perrin, et les élèves relativement assez nombreux de Perrin-Martin.
Cette esquisse d'ensemble de la double descendance campanaire des Clément Drouot de Romain-sur-Meuse et de Huilliécourt, permettra, croyons-nous, de saisir plus facilement les liens rattachant entre eux les divers individus que nous avons à biographier.
LE DROUOT DE ROMAIN-SUR-MEUSE
Clément, né le 20 mai 1756, à Romain-sur-Meuse ; fils de François Drouot et de Barbe Vouriot ; marié le 16 novembre 1779, à Romain-sur-Meuse, avec Anne Garnier, fille de François Garnier, greffier, et d'Anne Scribault ; par suite de ce mariage, beau-frère du fondeur de cloches François Garnier, époux Martin, de Romain-sur-Meuse; par suite de ce mariage également, oncle du fondeur de cloches François-Joseph Garnier, époux Boulant, également de Romain-sur-Meuse.
Père des fondeurs de cloches Jean-Baptiste, Martin et Joseph Drouot ; grand-père des fondeurs de cloches Charles (d'Hâcourt), Vital (d'Hâcourt), Charles-Clément (de Maisoncelles) et Paul (de Maisoncelles, Douai et Tournai) ; arrière-grand-père du fondeur de cloches Charles (de Maisoncelles et Douai) et du compagnon-fondeur de cloches Charles Protoy (de Clefmont).
Domicilié à Romain-sur-Meuse depuis son mariage jusqu'à sa mort, sauf pendant la durée de la Révolution, époque où il se retira momentanément à son moulin d'Harréville-les-Chanteurs ; dit fondeur de cloches, d'une façon régulière, dans les archives communales de Romain-sur-Meuse, de 1779 à 1700 et de 1810 à 1820.
Mort à Romain-sur-Meuse, le 27 avril 1820, « âgé de 63 ans 11 mois et 17 jours ».
LE DROUOT DE HUILLIÈCOURT
Clément, né vers 1770, fils de Joseph Drouot, meunier, et d'Anne Noël, de la paroisse de Romain-sur-Meuse ; marié à Huilliécourt, le 31 janvier 1702, avec Catherine Cornevin ; domicilié à Huilliécourt ;
Père de quatre filles: 1- Thérèse, née le 24 octobre 1703, qui épousa Joseph Perrin (de Maisoncelles), le 27 janvier 1813 ; 2- Catherine, née le 18 thermidor an IV, qui épousa Étienne-Louis-François Regnaud (de Levécourt), le 10 décembre 1810 ; 3- Marianne, née le 25 thermidor an VI, qui épousa François Lainville (de Huilliécourt), le 20 novembre 1820 ; 4- Elisabeth, née le 25 brumaire an IX, qui épousa Louis Lainville (également de Huilliécourt), le 18 janvier 1820.
Semble bien avoir pratiqué la fonte des cloches dès avant la Révolution ; pendant la Révolution, exerça divers métiers ; l'état civil de Huilliécourt le mentionne comme « fondeur de cloches », autrement dit « fondeur de métal», ou simplement « fondeur », de 1810 à 1820.
Maître de ses gendres Joseph Perrin, É.-L.-F. Regnaud et François Lainville, qui l'accompagnèrent dans ses fontes en campagne.
Mort à Huilliécourt, le 2 décembre 1821, âgé de 50 ans.
LES DROUOT DHÂCOURT
Jean-Baptiste, né à Romain-sur-Meuse, le 18 septembre 1785 ; fils du fondeur de cloches Clément Drouot (de Romain-sur-Meuse) et d'Anne Garnier ; frère aîné des fondeurs de cloches Martin et Joseph Drouot.
Marié à Hâcourt, le 17 février 1813, avec Anne Dauvoin ; domicilié au dit Hâcourt, depuis son mariage jusqu'à sa mort ; père du fondeur de cloches Charles (d'Hâcourt) ; oncle des fondeurs de cloches Vital, Charles-Clément et Paul Drouot.
Fondeur ambulant pondant au moins 35 ans ; vraisemblablement élève de son père Clément Drouot et de son oncle François Garnier ; travailla en société, mais pas d'une façon régulière, d'abord avec son frère Martin, ensuite quelque peu avec son frère Joseph.
Mort en campagne, âgé de 59 ans, le 17 octobre 1845, à Pic-au-Vent (près Tournai), où il avait un atelier.
Auteur, ou tout au moins auteur principal, du premier des deux bourdons de la cathédrale de Cambrai et du bourdon de la cathédrale de Tournai.
Il est dit fondeur de cloches, dans les archives communales d'Hâcourt, de 1813 à 1843. On le trouve qualifié, en 1812, « fondeur de cloches » se retirant ordinairement « Porte Sept-Fontaines, au Lion d'Or, à Tournay ». En 1835, « fondeur de cloches à Tournay », etc.
Charles, né à Hâcourt, le 15 octobre 1814 ; fils du fondeur de cloches Jean-Baptiste Drouot el d’Anne Dauvoin ; domicilié à Hâcourt ; dit fondeur de cloches dans les archives communales d'Hâcourt, de 1830 à 1847 ; mort à Hâcourt le 2 décembre 1847, âgé de 32 ans, célibataire.
Martin, né à Romain-sur-Meuse, le 20 octobre 1788 ; fils du fondeur de cloches Clément Drouot (de Romain-sur- Meuse) et d'Anne Garnier ; frère des fondeurs de cloches Jean-Baptiste et Joseph Drouot.
Marié à Hâcourt, le 7 février 1821, avec Marguerite Dauvoin ; domicilié au dit Hâcourt depuis son mariage jusqu'à sa mort ; père du fondeur de cloches Vital Drouot ; dit fondeur de cloches, dans l'état civil d'Hâcourt, en 1821 et en 1825, et dans l'état civil de Romain-sur-Meuse, en 1831.
Mort à Romain-sur-Meuse, le 2 octobre 1831, âgé de 42 ans 11 mois et (?) jours.
Vital, ou plus exactement « Clément-Vital », né à Hâcourt, le 24 novembre 1821 ; fils du fondeur de cloches Martin Drouot et de Marguerite Dauvoin ; neveu des fondeurs de cloches Jean-Baptiste et Joseph Drouot ; cousin germain des fondeurs de cloches Charles Drouot (d'Hâcourt), Charles-Clément et Paul Drouot (de Maisoncelles) ;
Elève et ensuite ouvrier de son oncle Joseph Drouot ;
Puis, fondeur ambulant à son compte personnel ; voyagea dans les départements de la Meurthe et de la Moselle ; marié le 28 janvier 1815, à Insming (Meurthe), avec Marie-Anne-Antoinette Damian ; — travailla quelque temps en société avec Hémery, de Saint-Thiébault.
Aurait abandonné la fonte des cloches vers 1853, à l’âge de 32 ans ; quitta Hâcourt pour aller habiter successivement Brainville et Saint-Thiébault ; mort « manouvrier », au dit Saint-Thiébault, le 6 août 1870, âgé de 48 ans.
LES DROUOT DE MAISONCELLES
Joseph, né dans la commune d'Harréville-Les-Chanteurs (Haute-Marne), le 8 pluviôse an V (27 janvier 1797) ; fils du fondeur de cloches (alors meunier) Clément Drouot (de Romain-sur-Meuse) et d'Anne Garnier ; frère cadet des fondeurs de cloches Jean-Baptiste et Martin Drouot (d'Hâcourt) ; oncle des fondeurs de cloches Charles et Vital Drouot (d'Hâcourt).
Marié à Maisoncelles, le 7 avril 1823, avec Marie Perrin ; par suite de ce mariage, beau-frère des fondeurs de cloches Joseph et Charles Perrin (de Maisoncelles) et oncle des fondeurs de cloches Honoré Perrin-Martin (de Robécourt) et Honoré Perrin-Robinet (de Mohon).
Père et maître des fondeurs de cloches Charles-Clément et Paul Drouot ; grand-père, par son fils Charles-Clément, du fondeur de cloches Charles Drouot, et par sa fille Virginie, du compagnon-fondeur de cloches Charles Protoy.
Domicilié à Maisonelles depuis son mariage jusqu'à sa mort ; fondeur ambulant pendant plus de 45 ans ; quitta définitivement la fonte des cloches après la campagne de 1862.
Mort à Maisoncelles, le 14 juin 1864, âge de 67 ans.
Charles-Clément, ne à Maisoncelles (Haute-Marne), le 25 octobre 1825 ; fils aîné du fondeur de cloches Joseph Drouot et de Marie Perrin ; frère du fondeur de cloches Paul Drouot, qui suit ; époux, en premières noces, de Zoé Parmentier (de Clefmont), et en secondes noces, d'Éloïse-Constance Guillaume (de Champigneulles).
D'abord fondeur de cloches: voyageant, à titre de collaborateur et d'associé, avec son père, dont il avait été relève ; de 1858 à 1863, associé de son frère Paul établi à Douai.
Ensuite cultivateur-propriétaire à Maisoncelles ; encore dit « fondeur de cloches » en 1881, quoiqu'il laissât à son fils Charles tout le travail de la petite fonderie qu'il avait installée pour lui, en 1880, à Maisoncelles, sous la raison sociale: Drouot père et fils.
La maison de Charles-Clément Drouot a été achetée, il y a quelques années (le 17 octobre 1887), par la commune de Maisoncelles : elle sert aujourd'hui de mairie. Le terrain qui s'étend derrière cette maison, et dans lequel s'élevait la fonderie de cloches, est devenu le jardin de l'institutrice. La fonderie a été totalement démolie.
Mort à Maisoncelles, le 11 décembre 1882, âgé de 57 ans.
Est loin d'avoir eu, comme fondeur de cloches, une valeur et une importance comparables à celle de son frère Paul.
Paul, ou plus exactement « Paul-Denis », un des fondeurs de cloches français les plus distingués et les plus estimés de la seconde moitié du XIXe siècle, né à Maisoncelles (Haute-Marne), le 8 avril 1832.
Fils du fondeur de cloches Joseph Drouot et de Marie Perrin ; frère cadet du fondeur de cloches Charles-Clément Drouot, de Maisoncelles ; petit-fils du fondeur de cloches Clément Drouot, époux Garnier, de Romain-sur-Meuse ; neveu, par son père, des fondeurs de cloches Jean-Baptiste et Martin Drouot, d'Hâcourt ; neveu, par sa mère, des fondeurs de cloches Joseph et Charles Perrin, de Maisoncelles ; cousin-germain, par son père, des fondeurs de cloches Charles et Vital Drouot, d'Hâcourt ; cousin-germain, par sa mère, des fondeurs de cloches Honoré Perrin- Martin, de Robécourt (Vosges), Honoré Perrin-Robinet, de Mohon (Ardennes), Charles Maitrot, de Blombay (Ardennes), et Antoine-Joseph Hémery, de Saint-Thiébault (Haute-Marne).
Élève de son père, avec qui il commença à voyager en 1849 ; fondeur ambulant seulement à ses débuts ; fondeur fixe durant la majeure partie de sa carrière ; a exercé le métier de fondeur de cloches jusqu'en 1805, c'est-à-dire pendant plus de 45 ans ; a été le maître des fondeurs de cloches Charles Drouot, de Maisoncelles, son neveu ; Charles Protoy, de Clefmont (Haute-Marne), également son neveu, et Marcel Michiels, de Malines (Belgique).
Après avoir fondu sur place, de 1849 à 1855, avec son père et son frère aîné, dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Belgique, Paul Drouot crée, en 1855, une fonderie de cloches à proximité de Douai (Nord), sur le terroir de la commune de Sin-le-Noble ; à partir de 1856, établi à Sin-le-Noble, autrement dit « à Douai, faubourg Notre- Dame » (ainsi que le porte la signature de la plupart de ses cloches).
De 1856 à juin 1803, travaille à Douai en société avec son frère Charles-Clément ; de 1863 à 1883, dirige seul la fonderie de Douai ; en 1883, s'associe son neveu Charles, fils de Charles-Clément ; en 1880, crée à Tournai (Belgique), boulevard du Nord, une succursale de la fonderie de Douai, en remplacement de la petite fonderie fixe que Charles Drouot et son père possédaient à Maisoncelles ; jusqu'en 1891, dirige avec Charles Drouot les fonderies de Douai et de Tournai, sous la raison sociale: Paul Drouot et Charles Drouot. Le 9 juillet 1891, cède à son neveu Charles la fonderie de Douai ; conserve jusqu'en septembre 1895 la direction de la fonderie de Tournai ; en septembre 1895, cède la fonderie de Tournai à Marcel Michiels, qu'il s'était en quelque sorte associé depuis 1893.
Retiré des affaires depuis 1895 ; habite aujourd'hui à Clefmont (Haute-Marne), à proximité de son village natal. Charles, ou plus exactement « Marie-Charles-Jean-Baptiste», né le 31 août 1858, à Maisoncelles (Haute-Marne) ; fils du fondeur de cloches Charles-Clément-Drouot et de Marie-Constance-Éloïse Guillaume ; neveu du fondeur
de cloches Paul Drouot.
À ses débuts, travaille à Douai sous la direction de Paul Drouot ; de mai 1880 à la fin de 1882, dirige à Maisoncelles une petite fonderie de cloches, que son père avait installée pour lui et dont le matériel fut transporté finalement à Tournai ; de 1883 à 1891, associé de Paul Drouot pour les fonderies de Douai et de Tournai ; à partir du 9 juillet 1891, successeur de Paul Drouot à Douai ; le 17 avril 1898, s’associe avec Georges Thurin, d'où la raison sociale: Drouot et Thurin fondeurs à Douai (Nord).
Mort à Douai, le 10 mai 1901, dans sa 43è année ; inhumé le 14 aux Attaques, près de Calais; officier de l'ordre royal du Takodo de Serbie.
À la suite de la mort de Charles Drouot, la fonderie de cloches de Douai a été reprise par M. Charles Wauthy, fils et, d'autre part, collaborateur du grand fondeur en fonte Joseph Wauthy, de Douai.
Deux fondeurs de cloches de ce nom ont fondu sur place en Allemagne: le père et le fils, tous deux domiciliés à Maisoncelles (Haute-Marne).
Joseph, né à Maisoncelles, le 19 janvier 1784, fils de Claude Dubois, maître d'école du dit lieu, et de Reine Garnier ; époux de Marie-Jeanne Michelin, d’où son nom de Dubois-Michelin ; par suite de ce mariage, beau-frère du fondeur de cloches Pierre Boitel, d'Illoud.
Père du fondeur de cloches Jean-Baptiste Dubois, qui suit ; beau-père du fondeur de cloches Nicolas Mollot.
Est dit fondeur de cloches dans l’état-civil de Maisoncelles, en 1816, à l’occasion de la naissance de son fils, et en 1832, à l'occasion du mariage de sa fille, et dans l’état-civil de Duren (Allemagne), en 1842, à l'occasion du décès du fondeur de cloches François Breton, de Germainvilliers ; était donc encore fondeur ambulant à l’àge de 58 ans.
A voyagé en Allemagne avec son fils Jean-Baptiste, mais peu de temps ; a eu un atelier de cloches à Maisoncelles.
Mort au dit Maisoncelles, le 10 avril 1846, « maire de cette commune, âgé de 62 ans ».
Jean-Baptiste, né à Maisoncelles, le 21 avril 1816 ; fils du fondeur de cloches Joseph Dubois, qui précède ; neveu et successeur du fondeur de cloches Pierre Boitel, d'Illoud ; beau-frère du fondeur de cloches Nicolas Mollot, de Maisoncelles.
Marié à Blevaincourt (Vosges), le 24 juin 1851, avec Marie-Élisabeth Dufour, d’où son nom de Dubois-Dufour. Élève de son père, de son oncle Boitel et de son beau-frère Mollot ; fondeur ambulant de 1834 à 1860 ; n'a jamais travaillé en France ; prit la suite d'affaires de Boitel ; voyageait spécialement en Westphalie ; est dit, en
1842, « fondeur de cloches, demeurant à Munster (Westphalie) » ; son principal établissement était à Paderborn ; il a également fondu à Aix-la-Chapelle, à Cologne, etc. ;
Les plus grosses cloches qu*il ait faites sont celle de Duren, du poids de 6000 kilos, et celle d'Osnabriick (Hanovre), d'un poids un peu inférieur.
Mort à Maisoncelles, le 20 mai 1883, « âgé de 67 ans, propriétaire ».
Aux Dubois père et fils de Maisoncelles, il convient de rattacher leur parent d'Audeloncourt (ou plus exactement, de Dardu): celui que l’on appelait « le Dubois de Dardu ».
Louis-Charles, né à Levécourt (Haute-Marne), le 10 frimaire an VII (10 décembre 1708) ; non fils de fondeur de cloches ; domicilié à Maisoncelles antérieurement à son mariage ; domicilié ensuite à Dardu (commune d'Audeloncourl) ;
Marié en premières noces à Audeloncourt (Haute-Marne), le 26 novembre 1832, avec Cécile-Clémentine Flammarion ; marié en secondes noces, à Audeloncourt, le 2 mars 1859, avec Jeanne-Adèle Gaulard ; par suite de ce second mariage, gendre du fondeur de cloches Augustin Gaulard, d'Audeloncourt, et beau-frère du fondeur de cloches Charles Gaulard, également d'Audeloncourt ;
Fondeur de cloches ambulant antérieurement à 1832 ; aurait voyagé en Belgique ; aurait travaillé avec Joseph Dubois-Michelin et avec Jean-Baptiste Dubois-Dufour ; est dit fondeur dans L’état-civil d’Audeloncourt, lors de son premier mariage en 1832 ; abandonna les cloches à la suite de ce mariage.
Propriétaire à Dardu ; a été longtemps maire de la commune d'Audeloncourt ; est mort à Audeloncourt, le 13 décembre 1878, âgé de 79 ans.
Quatre fondeurs de cloches ambulants, de ce nom, ont voyagé en Prusse, en Belgique et en Luxembourg, dans le courant du XIXè siècle. Deux étaient domiciliés à Romain-sur-Meuse (Haute-Marne): Nicolas et son frère François-Alexandre. Leur carrière campanaire s'arrête, pour le premier, en 1849 ; pour le second, vers 1858. Les deux autres : Augustin, frère des deux précédents, et son fils Charles, étaient domiciliés à Audeloncourt (Haute-Marne). Augustin fondait encore en 1856 ; Charles est encore dit fondeur de cloches en 1867: il a élé le dernier en date des fondeurs du Bassigny qui soient allés faire sur place en Allemagne.
LES GAULARD DE ROMAIN-SUR-MEUSE
Nicolas, ou plus exactement « Jean-Baptiste-Nicolas », né à Romain-sur-Meuse, le 23 juin 1774 ; fils du fondeur de cloches Martin Gaulard ; frère aîné des fondeurs de cloches François-Alexandre et Augustin Gaulard ; oncle du fondeur de cloches Charles Gaulard.
Exerçait déjà le métier de fondeur de cloches en 1807 ; a vraisemblablement été le maître, vers 1822, de son frère François-Alexandre, et vers 1832, de son frère Augustin et de son neveu Charles ;
Est mort, le 9 septembre 1849, âgé de 76 ans, à Zurlauben (commune de Trêves), où il avait un atelier. Avait eu antérieurement, au moins pendant une quinzaine d'années, une fonderie à Tongres.
François-Alexandre, né à Romain-sur-Meuse, le 14 novembre 1791 ; frère cadet d'Augustin, qui suit, et de Jean- Baptiste-Nicolas, qui précède ; marié à une demoiselle Gouvenot, d'où son nom de Gaulard-Gouvenot ;
Exerçait encore le métier de cizelier en avril 1821 ; apprit vraisemblablement la fonte des cloches auprès de son frère Jean-Baptiste-Nicolas, qu'il accompagna régulièrement en Belgique, en Prusse, etc., jusqu'en 1840 ; après la mort de son dit frère aîné, continua encore la fonte des cloches pendant une dizaine d'années ;
Est mort à Romain-sur-Meuse, le 24 septembre 1863, âgé de près de 72 ans.
LES GAULARD D’AUDELONCOURT
Augustin, le second des trois fils de Martin Gaulard, qui furent fondeurs de cloches comme leur père ; né à Romain-sur-Meuse, le 1er octobre 1784 ; marié à Audeloncourt à une demoiselle Chaudron, d'où sa signature Gaulard-Chaudron ;
Exerce le métier de cizelier jusqu'en 1831 ; en 1832, commence à voyager comme fondeur de cloches avec son fils Charles ; voyage, ainsi que ses frères et son fils, en Belgique, en Prusse, etc. ; travaille, au moins un certain temps en société avec son fils ;
Crée avec lui, au plus tard au début de la campagne de 1834, une fonderie de cloches à Liège, faubourg Sainte- Marguerite ; pourrait bien avoir eu Liège comme principal centre d'opérations, pendant une quinzaine d'années, peut-être davantage ; en tous cas, nous sommes sûrs qu'il y travailla au cours des années 1845 et 1846 ; en 1846, on le trouve également à Aix-la-Chapelle ; en 1848 et en 1850, il travaille à Trêves ; en 1850, il est encore à Liège.
Augustin Gaulard exerçait encore le métier de fondeur de cloches ambulant en 1856 ; il mourut à Audeloncourt, le 19 avril 1866, âge de 81 ans.
Charles, né à Nogent-le-Roi (Haute-Marne), le 15 septembre 1809 ; fils d'Augustin Gaulard, qui précède ; neveu [et probablement élève] des Gaulard frères de Romain-sur-Meuse ; marié en premières noces, en 1836, à Audeloncourt, avec Jeanne-Clémentine Simon, d'où sa signature Gaulard-Simon ;
Exerça le métier de fondeur de cloches ambulant au plus tard à partir de 1832 ; la dite année 1832, paraît avoir décidé son père à quitter son métier de cizelier pour celui de fondeur de cloches ; voyagea en Belgique, en Luxembourg et en Prusse, soit en société avec son père, soit pour son compte personnel ; exerçait encore le métier de fondeur de cloches en 1866 ; est encore dit fondeur de cloches en décembre 1867.
Durant les 35 années ou environ qu'il voyagea comme fondeur, Charles Gaulard paraît avoir eu pour principaux centres d'opérations, avec ateliers ordinaires: 1- Liège où nous le voyons avec son père, à la tête d'une fonderie de cloches, au plus tard à partir du commencement de la campagne de 1834 ; 2- Aix-la-Chapelle, où il a son domicile et une fonderie pendant une quinzaine d'années, de 1841 à 1855 ou environ ; 3- Malmédy, dont le fourneau semble avoir été créé en 1855 et avoir duré une douzaine d'années ; le tout sans préjudice des fontes « sur place » proprement dites.
Charles Gaulard avait à Audeloncourt une distillerie, qu'il exploitait spécialement durant l'hiver: dès le mois de novembre 1854, nous trouvons mention de « M. Gaulard (Charles), distillateur dans la dite commune » ; il s'occupa également, surtout après la guerre de 1870, du commerce des vins et des liqueurs ; il mourut à Audeloncourt, le 31 mai 1890, âgé de 80 ans.
Comme autres anciens fondeurs de cloches du Bassigny, ayant terminé leur carrière dans le commerce des vins, nous citerons : Arsène Loiseau (de Robécourt) et Claude Renaud (de Doncourt).
Clémentin, ou plus exactement Joseph-Nicolas-Clément, né à Huilliécourt (Haute-Marne), le 11 avril 1790 ; non fils de fondeur de cloches ; neveu par sa mère du fondeur de cloches Louis-François Regnault, d'Illoud (Haute- Marne) ;
Domicilié à Illoud, dont il fut maire ; marié à Damblain (Vosges), le 18 novembre 1817, avec Marie-Rose Bastien, d'où sa signature: « Habert-Bastien » ; par ce mariage, beau-frère du fondeur de cloches James Bastien, de Damblain ;
Élève de son oncle L.-F. Regnault ; n'a été fondeur de cloches que peu de temps ; voyageait en Belgique ; a travaillé en société avec Joseph Drouot, de 1821 à 1823 ;
Mort en Belgique, en 1823 (antérieurement au 30 septembre).
Antoine-Joseph, ne à Saint-Thiébault (Haute-Marne), le 12 juillet 1811 ; non fils de fondeur de cloches ; marié, le 9 février 1835, à Maisoncelles, avec Adrienne Perrin, fille du fondeur de cloches Joseph Perrin et de Marie- Thérèse Drouot ; par suite de ce mariage, beau-frère du fondeur de cloches Honoré Perrin-Martin, de Robécourt ;
Apprit le métier de fondeur de cloches auprès de son beau-père Joseph Perrin, qu'il accompagna dans ses voyages en Belgique, en Prusse, etc. ; travailla aussi quelque peu en société avec Vital Drouot ;
Aurait quitté la fonte des cloches vers 1853 ; est mort à Saint-Thiébault, le 13 juin 1872, âgé de 61 ans. Son fils a travaillé quelque temps chez le fondeur de cloches Paul Drouot.
Les deux frères Lainville: François et Louis, de Huilliécourt (Haute-Marne), travaillaient ensemble, comme fondeurs de cloches ambulants, « surtout en Belgique et particulièrement à Namur ». Leur carrière correspond chronologiquement aux règnes de Louis XVIII, de Charles X et de Louis-Philippe. Ils paraissent avoir abandonné la fonte des cloches vers 1850.
Ils n’étaient pas fils de fondeur de cloches. Ils eurent, ou tout au moins l’aîné d'entre eux, François, eut pour patron d'apprentissage le fondeur de cloches Clément Drouot, de Huilliécourt, dont ils épousèrent l’un et l'autre une fille. Par suite de ce double mariage, ils devinrent les beaux-frères des fondeurs de cloches Joseph Perrin, de Maisoncelles, et Louis-Étienne-François Regnaud, de Levécourt.
François, surnommé « Fanfan », né à Levécourt (Haute-Marne), le 9 floréal an III (28 avril 1795) ; marié à Huilliécourt, le 29 novembre 1820, avec Marie-Anne Drouot, « fille majeure de Clément Drouot, fondeur de métal, et de Catherine Cornevain » ; mort à Huilliécourt le 9 août 1869, à l'âge de 75 ans ; — l'état-civil de Huilliécourt le dit « fondeur de métal » le 29 novembre 1820, et « fondeur de cloches » le 3 décembre 1821 et le 18 janvier 1826 ; dans son acte de décès, il est qualifié « propriétaire ».
Louis, né à Huilliécourt, le 25 nivôse an V (14 janvier 1797) ; marié à Huilliécourt, le 18 janvier 1826, avec Elisabeth Drouot, fille de « feu Clément Drouot, décédé à Huilliécourt, le 2 décembre 1821,... en son vivant fondeur de cloches, et de dame Catherine Cornevain, son épouse » ; mort à Huilliécourt le 30 janvier 1856, à l'âge de 60 ans ; — l'état-civil de Huilliécourt le dit « fondeur de cloches », le 18 janvier 1826 ; dans son acte de décès, il est qualifié « cultivateur-propriétaire ».
Joseph, né à Rosières (Vosges), le 8 frimaire an XIII (29 novembre 1804) ; non fils de fondeur de cloches; marié, en premières noces, avec Philiberte Fèvre, et en secondes avec Marie Aubertin, de Romain-sur-Meuse ; exerçait encore le métier de cizelier au dit Romain au commencement de l'année 1838.
Apprit la fonte des cloches aux environs de 1840 ; élève d'Honoré Perrin (plus tard Perrin-Martin), avec qui il travailla, soit en campagne, dans le Nord et dans la Haute-Lorraine, soit à Romain-sur-Meuse, où le dit Honoré Perrin eut pendant trois ou quatre ans un atelier, avant d'aller s'établir à Robécourt ;
Ayant quitté Honoré Martin, Joseph Michel se fixa en Belgique, à Moulins (commune de Warnant, province de Namur), où il fondit des cloches pendant une dizaine d'années pour le compte du baron de Rosée, qui exploitait aussi, au dit Moulins, une fonderie de cuivre.
Joseph Michel mourut à Warnant, le 30 juin 1855.
Après sa mort, son fils Henri, ou plus exactement « Pierre Henry », né à Romain-sur-Meuse, le 31 mai 1834, reprit, pour son compte personnel, cette fonderie de cloches de Moulins et l'exploita pendant une dizaine d'années. Henri Michel mourut à Anhée, près Warnant, le 13 mai 1865, âgé de 30 ans. Il eut pour successeur Hippolyte Causard, de Tellin.
Charles, ne à Thol-Iès-Millières (Haute-Marne), le 7 décembre 1848 ; non fils de fondeur de cloches ; par sa mère Désirée Perrin, petit-fils du fondeur de cloches Charles Perrin, de Maisoncelles ; par sa mère également, neveu du fondeur de cloches Honoré Perrin-Robinet, établi à Mézières, à Mohon, près Mézières (Ardennes) ;
Élève, puis collaborateur de son dit oncle H. Perrin-Robinet ; établi, de 1874 à 1876, à Muno (Belgique) ; ensuite marié et établi à Charleville (Ardennes) ; finalement retiré à Blombay (Ardennes).
N'a eu, en somme, comme fondeur de cloches opérant à son compte, qu'une carrière assez courte.
Joseph, né à Maisoncelles (Haute-Marne), le 23 novembre 1788 ; non fils de fondeur de cloches ; gendre du fondeur de cloches Clément Drouot, de Huilliécourt, dont il épousa une des filles : Thérèse, le 27 janvier 1813, au dit Huilliécourt ; beau-frère, par suite de ce mariage, des fondeurs de cloches François et Louis Lainville, de Huilliécourt, et Louis-Étienne-François Regnaud, de Levécourt ;
Frère aîné du fondeur de cloches Charles Perrin, de Maisoncelles ; beau-frère, par le mariage de sa sœur Marie, du fondeur de cloches Joseph Drouot, de Maisoncelles ; Père du fondeur de cloches Honoré Perrin-Martin, de Robécourt ; beau-père du fondeur de cloches Antoine-Joseph Hémery, de Saint-Thiébault ;
Oncle, par son frère Charles, du fondeur de cloches Honoré Perrin-Robinet, de Mohon (Ardennes) ; oncle, par sa sœur Marie, des fondeurs de cloches Charles-Clément Drouot, de Malsoncelles, et Paul Drouot, de Douai et Tournai ; Élève de son beau-père Clément Drouot, de Huilliecourt ; maître de son frère Charles Perrin, de son fils Honoré Perrin-Martin, de son gendre Hémery et des frères Jean-Baptiste et Charles Causard, de Tellin ;
Domicilié d'abord quelque temps à Huilliécourt, auprès de son beau-père ; fixé ensuite définitivement à Maisoncelles ; fondeur exclusivement ambulant ; voyageait surtout en Belgique, en Prusse et en Luxembourg ; a également travaillé en Hollande et en Lorraine ;
Son œuvre principale parait avoir été le bourdon de la cathédrale de Trêves fondu en société avec son frère Charles ;
Mort à Maisoncelles, le 8 décembre 1850, âgé de 71 ans.
Charles, frère cadet et élève du fondeur de cloches Joseph Perrin, qui précède ; père du fondeur de cloches Honoré Perrin-Robinet, de Mohon ; grand-père, par sa fille Désirée, du fondeur de cloches Charles Maitrot, de Muno et Charleville ; oncle des fondeurs de cloches Honoré Perrin-Martin, de Robécourt, Charles-Clément Drouot, de Maisoncelles, et Paul Drouot, de Douai et Tournai ;
N'a exercé le métier de fondeur de cloches que quelques années ; voyageait avec son frère Joseph en Prusse, etc. ; Est dit, dans l’état-civil de Maisoncelles, le 7 avril 1822, « fondeur de cloches » ; le 20 octobre 1825, « propriétaire » ; le 9 février 1835, « aubergiste », et le 25 juin 1849, « cultivateur » ;
Mort à Maisoncelles, le 25 juin 1849, âgé de 52 ans.
Honoré, dit Perrin-Martin, l’un des plus importants fondeurs de cloches français du XIXè siècle ; fils et élève du fondeur de cloches Joseph Perrin, qui précède ; né à Huilliécourt, le 23 août 1810 ; créateur vers 1848, de la fonderie de cloches de Robécourt (Vosges) ; mort au dit Robécourt, le 17 décembre 1873 ;
Durant sa période de débuts, a quelque peu voyagé, soit avec son père, soit seul, en Prusse et en Belgique.
Paul-François, né à Breuvannes (Haute-Marne), le 24 janvier 1810 ; fils du fondeur de cloches Michel Petitfourt ; frère aîné du fondeur de cloches Hippolyte Petitfourt ; beau-père du fondeur de cloches Abel Richebourg, d'Arbot.
Élève de son père et de son grand-oncle, le célèbre Isidore Cornevin, de Breuvannes ; travaille en 1830 à Bourges, avec Jean-Baptiste-Amédée Bollée, sous la direction du dit Cornevin ; celui-ci ayant quitté, peu de temps après, la fonte des cloches, Paul Petitfourt et son père reprennent sa suite d'affaires dans la Nièvre, le Cher, etc., avec fonderies « à Nevers,... hôtel du Poids-de-la-Ville, et à Bourges,... hôtel du Cheval-Blanc » ; Paul Petitfourt travailla aussi à plusieurs reprises avec les Cochois, à leur atelier d'Auxerre (Yonne) et ailleurs ;
Marié à Arbot (Haute-Marne, canton d'Auberive, à proximité de la Côte-d'Or), le 9 mars 1837, avec Reine Desalle.
À la suite de son mariage, crée la fonderie de cloches d'Arbot ; à partir de cette époque, fixé à Arbot, mais allant encore à l'occasion fondre sur place ;
Maître de son frère Hippolyte ; l'a eu assez longtemps pour associé, à Arbot et « en campagne » ; De 1857 à 1872, travaille à Arbot avec son gendre Abel Richebourg, qui devait lui succéder ;
Mort à Arbot. le 24 août 1872, âge de 62 ans et demi.
Hippolyte-Jean-Baptiste, ne à Breuvannes, le 2 septembre 1824 ; fils du fondeur de cloches Michel Petitfourt ; frère cadet de Paul Petitfourt, qui précède ;
Élève de son frère ; son associé durant assez longtemps, tant dans ses fontes sur place qu'à la fonderie d'Arbot ; puis fondeur de cloches ambulant pour son compte personnel ; fondeur très habile, mais très bohème ; célibataire. Mort à Breuvannes, le 10 novembre 1869, âgé de 45 ans.
Étienne-Louis-François, né à Levécourt (Haute-Marne), le 11 thermidor an V (29 juillet 1797) ; fils du fondeur de cloches Etienne Regnaud (décédé à Levécourt, le 22 mai 1811) et de Marie-Françoise Dubois ; marié à Huilliécourt, le 19 décembre 1816, avec Catherine Drouot, fille du fondeur de cloches Clément Drouot et de Catherine Cornevin ; par suite de ce mariage, beau-frère des fondeurs de cloches Joseph Perrin, de Maisoncelles, et François et Louis Lainville frères, de Huilliécourt ;
Dit « propriétaire » lors de son mariage, en décembre 1816, on le retrouve qualifié : « fondeur de métal, domicilié à Levécourt, âgé de 23 ans », lors du mariage de François Lainville, le 29 novembre 1820 ; il est également dit fondeur de cloches dans son acte de décès ;
Mort à Levécourt, le 23 janvier 1836, à l’âge de 39 ans.
Louis-François, originaire de Huilliécourt ; voyagea en Belgique et surtout en Bavière ; fondait non seulement des cloches, mais encore des canons et des statues (deux statues de lui décorent le pont de Munich) ; avait déjà quitté le métier de fondeur en 1836 ; retiré à Illoud (Haute-Marne), où il faisait valoir une tuilerie ; mort au dit Illoud, le 23 décembre 1856, dans sa 86è année.
A été le maître du fondeur des cloches Habert-Bastien, son neveu, avec lequel on le voit travailler à Mons en 1808.
Claude, né à Doncourt (Haute-Marne), le 21 janvier 1786, fils de Henri Renaud, cultivateur et de Jeanne Rollet, époux d'Anne Julliot ; A voyagé comme fondeur de cloches en Allemagne, pendant assez longtemps ; était surnommé l’abbé Sieyès ; retiré à Doncourt, il y fit le commerce des vins ; son acte de décès le qualifie « propriétaire » ;
Mort au dit Doncourt, le 22 mars 1863, à l’âge de 77 ans.
De TCHORSKI : Patrimoine industriel, civil, souterrain et religieux
Original : http://tchorski.morkitu.org/2/3202.htm