Lifou (Drehu dans la langue éponyme) est à la fois une île, la plus importante des îles Loyauté par sa superficie, une commune française et une aire coutumière de la Nouvelle-Calédonie.
Située au bord de la baie de Chateaubriand, Wé en est le centre administratif. Elle regroupe les principales infrastructures commerciales et administratives de l'île.
La commune fait partie de l'aire coutumière Drehu.
Histoire (en bref)
Des poteries de type Lapita (dont les dates d'utilisation, d'après les sources archéologiques découvertes, vont du IIe millénaire av. J.C. au premier siècle) ont été retrouvées sur deux sites aux îles Loyauté, dont un à Lifou, à Luecilla. Sur le plan de la religion, de manière similaire aux autres îles Loyauté et sur la Grande Terre, les habitants de l'île avant la christianisation croient en l'existence de haze, êtres omniprésents et omnipotents, à la fois divinités et esprits....
En 1793, le contre-amiral français Antoine Bruny d'Entrecasteaux, parti en 1791 à la demande de Louis XVI pour retrouver La Pérouse, passe au large de la Nouvelle-Calédonie, reconnaît la Côte Ouest de la Grande Terre et se serait arrêté notamment aux îles Loyauté.
L'introduction de missions catholiques maristes se fait à partir de la fin des années 1850, souvent soutenue à l'origine par les grands-chefs du Wet et de Gaitcha, l'implantation du protestantisme dans ces districts s'étant surtout faite auprès de petits-chefs ou de factions rivales de celles des angajoxu : le père Xavier Montrouzier (1820-1897), qui vient de fonder la mission des îles Belep, et François Palazy (1816-1882), jusque là à Ouvéa, créent en avril 1858 la mission d'Eacho (ou Easo) et celle de Nathalo dans le district de Wet.
L'arrêté du 22 janvier 1868 crée le système des réserves : la propriété « incommutable, insaisissable et inaliénable » de ces domaines est reconnue aux tribus (les Kanaks ne peuvent ni les vendre, ni en acheter, mais sont aussi théoriquement protégés contre toute violation de terres).
Les Loyaltiens contribuent de plus à l'effort de guerre lors des deux conflits mondiaux. Lors du premier, 348 des 1039 « volontaires mélanésiens » engagés dans le bataillon mixte du Pacifique à partir de 1916 (environ le tiers) viennent des îles Loyauté. Après l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale et le ralliement à la France libre de la Nouvelle-Calédonie, à la suite d'une émeute de la population européenne de l'archipel le 19 septembre 1940 - renforcés par les Mélanésiens présents dans le chef-lieu, dont surtout des ressortissants de Lifou - contre le gouverneur en place qui s'était prononcé en faveur du gouvernement de Vichy, le nouveau gouverneur, Henri Sautot, en appelle aux chefferies kanak pour relayer l'appel à la mobilisation. C'est le lieutenant-colonel Félix Broche, arrivé le 12 novembre 1940, qui est chargé d'organiser celle-ci et de faire le tour des tribus. À Lifou, il obtient ainsi le ralliement et la déclaration de guerre à l'Allemagne, lors de cérémonies coutumières particulières, des trois districts, d'abord celui de Loessi (en présence du régent Boula Tain et du grand-chef alors âgé de six ans, Henri Boula), puis de ceux de Gaitcha et du Wet20,21. Durant le conflit, la participation à la guerre pousse plusieurs chefs coutumiers, formés dans des écoles publiques - dont surtout Henri Naisseline -, à demander plus de droits pour les Kanaks. Les Mélanésiens accèdent à la pleine citoyenneté (comme « tous les ressortissants des territoires d'outre-mer ») par la loi Lamine Guèye du 7 mai 1946. (Wikipedia).
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