Koumac est une commune française de Nouvelle-Calédonie, située dans la Province Nord, à environ 362 km de Nouméa. "Koumac" signifie en langue "Pwaxumak" : "Têtes dures ou têtus". "Kou" ou "Khû" veut dire : dur, résistant. "Mac" ou "Mwak" signifie : ensemble, environnement ou groupe. Trois communes limitrophes la bordent : Kaala-Gomen au sud, Poum au nord et Ouégoa à l'est, tandis que le lagon et sa barrière de corail et ses îlots lui donnent une façade maritime. Avec ses 4.252 habitants, elle est la dernière grande commune du grand nord de la Grande Terre. Commune agricole et minière, elle développe ses atouts pour devenir un lieu touristique. À la fois broussarde par son mode de vie, Koumac est avant tout implantée sur la grande chefferie Boarat.
La commune fait partie de l'aire coutumière Hoot ma Waap.
Histoire (en bref)
Peuplement mélanésien : -1100 av. J.-C.
Arrivés vers 1.100 ans av. J.-C., les premiers hommes débarquent à bord de leurs pirogues sur les côtes de l'extrême nord de la Grande Terre. Ces Austronésiens venus d'Asie du Sud-Est, s'implantent aux embouchures des rivières avec leurs traditions : la céramique (poteries Lapita), la culture de l'igname et du taro, la confection d'armes, d'outils de pêche et de parures à base de coquillages, la fabrication de pirogues à balancier. Au fil des siècles, ces hommes s'organisent et se structurent en chefferies et en clans autour de l'igname et de la terre : les Austronésiens se différencient et constituent ainsi une civilisation mélanésienne singulière, la civilisation kanak.
Premiers contacts avec les Européens : XVIIIe siècle
À la fin du XVIIIe siècle, les premiers Européens arrivent : ce sont les premiers contacts. Tout au long du XIXe siècle, navigateurs (James Cook en septembre 1774), aventuriers (baleiniers, santaliers, marchands de concombres de mer ou d'holothuries), scientifiques (ornithologues, botanistes, géologues dont Jules Garnier) et missionnaires (catholiques et protestants) sillonnent l'archipel de la Nouvelle-Calédonie dont le nord de la Grande Terre y compris dans la région de Koumac. L'œuvre civilisatrice de l'Europe commence. En 1846, du charbon est découvert à Koumac mais sa qualité médiocre ne permet pas une exploitation rentable.
Prise de possession et colonisation française : XIXe siècle
Le 24 septembre 1853, la Nouvelle-Calédonie devient officiellement une colonie française sur décision de l'empereur Napoléon III qui envoie l'amiral Febvrier Despointes signer les traités avec certaines chefferies de la Grande Terre et de l'Ile des Pins. En 1861, le chef Bwarat de Hienghène (côte Est) établit une nouvelle chefferie à Koumac. En 1869, le cantonnement en Nouvelle-Calédonie oblige le regroupement des villages kanak dispersés pour mieux les contrôler et les surveiller. Les réserves sont ensuite créées. L'objectif étant aussi de récupérer les terres les plus fertiles pour la colonisation pénale (1863 : la Nouvelle-Calédonie devient une terre de transportation ou « terre de bagne ») puis pour la colonisation libre (à la fin XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie devient peu à peu une colonie de peuplement). Avec l'instauration de l'indigénat à partir de 1887, les Kanak obtiennent le statut d'indigènes : libertés individuelles limitées (libre circulation réglementée) voire supprimées (aucun droit politique). La colonisation française bouleverse les traditions et l'organisation sociale et politique de la société kanak. La révolte kanak de 1878' menée par le chef Ataï affecte faiblement la région de Koumac, tout comme celle des chefs Noël et Bouarat en 1917. Les premières familles de colons européens sont les Mandiare, les Weiss (les frères Victor, Georges et Albert), les Bonnenfant, les Boudoube et les Pacilly.
Naissance du centre minier de Tiébaghi
Avec la découverte du nickel par Jules Garnier en 1866 (la garniérite) puis des autres minerais dans le Nord de la Grande Terre (cuivre, chrome, or) par d'autres, c'est le début de la « ruée vers l'or vert ». Les régions de Koumac, Poum et Ouégoa sont alors mises en valeur par l'exploitation minière. Le premier acte de concession pour le chrome du massif de Tiébaghi date de 1877 mais l'exploitation ne démarre qu'en 1901. La baie de Néhoué n'offre pas les conditions favorables pour le chargement du minerai, c'est ainsi qu'à partir de 1908, Paagoumène est choisi comme lieu de chargement et de ravitaillement. En 1902 : Lucien Bernheim fonde la Société Le Chrome qui exploite Tiébaghi. À sa mort en 1919, le domaine minier de La Société est rachetée par la SLN. Un transporteur mécanique relie Tiébaghi et le port de Paagoumène. C'est le début du peuplement européen à Koumac et du peuplement asiatique. En effet, la mine recrute à l'étranger de la main-d'œuvre. C'est ainsi qu'entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, des Tonkinois venus d'Indochine, des Javanais ayant quitté les Indes néerlandaises, des Japonais et quelques Néo-hébridais se retrouvent dans l'extrême nord de la Grande Terre, dans la région de Koumac pour travailler à la mine. (Wikipedia).
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